Hier, l’Assemblée nationale a voté à la quasi-unanimité la déconjugalisation de l’AAH. Cette aide, dont bénéficient plus de 1,22 million de personnes en situation de handicap, a été créée en 1975 et est destinée à assurer un minimum de ressources à ses bénéficiaires.
Jusqu’au vote d’hier, les revenus du partenaire de la personne en situation de handicap étaient pris en compte dans le calcul de l’allocation. Une réelle dépendance économique était donc créée entre les partenaires.
De nombreuses associations défendant les droits des personnes en situation de handicap demandaient cette déconjugalisation depuis de nombreuses années. Le texte avait été rejeté à 6 reprises par le gouvernement et sa majorité lors de la précédente mandature.
Cette victoire pour les 270 000 couples qui bénéficient de l’AAH doit être nuancée sur certains points :
-la procédure d’obtention de l’AAH doit être refondue. La longueur des délais avant de pouvoir en bénéficier est problématique et les conditions d’attribution de l’aide sont trop strictes
-le date d’entrée en vigueur de la loi est fixée à octobre 2023, une longue attente pour les personnes en situation de handicap qui souffrent de la conjugalisation actuelle de cette aide
-le montant de l’AAH reste inférieur au seuil de pauvreté.
Nous ne pouvons que nous réjouir de l’adoption de cette loi car les droits de la personne en situation de handicap doivent être liés à sa situation et non à son mode de vie.