L’IRM Iseult est née autour du projet éponyme, lancé avec un objectif ambitieux : construire la plateforme d’IRM la plus puissante au monde pour visualiser le cerveau humain, sain ou pathologique, à un niveau de résolution encore jamais atteint.
Fruit de plus de vingt années de recherche, cette machine exceptionnelle permet aujourd’hui de découvrir de nouveaux détails sur l’anatomie cérébrale, ses connexions et son activité, ouvrant la voie à une compréhension plus fine des lésions cérébrales.
Installée au CEA de Paris-Saclay, cette IRM de très haut champ magnétique (11,7 teslas[1]) marque une avancée technologique majeure dans le domaine de l’imagerie cérébrale.
Une résolution sans précédent au service de la preuve médicale
Là où les IRM classiques (1,5 à 3 teslas) montrent leurs limites, l’IRM Iseult permet de détecter des lésions cérébrales infimes, jusqu’ici invisibles. Parmi elles : microhémorragies, anomalies de la substance blanche, perturbations de la connectivité neuronale…
Ces atteintes sont fréquentes dans les traumatismes crâniens qualifiés de « légers », mais peuvent entraîner des séquelles lourdes : fatigue chronique, troubles mnésiques, difficultés de concentration, troubles du sommeil, irritabilité, anxiété, impulsivité…
Dans un contexte d’indemnisation, l’identification de telles lésions peut être décisive : elle objective les symptômes cognitifs persistants, parfois niés ou minimisés, encore trop souvent attribués à des troubles psychologiques ou psychiatriques.
Vers une diffusion dans les hôpitaux ?
Actuellement, l’IRM Iseult est un prototype unique au monde, réservé à la recherche. Elle n’est donc pas encore accessible dans les établissements de santé, ni intégrée au parcours de soins habituel.
Cependant, les données qu’elle génère influencent déjà les futures générations d’IRM cliniques. À moyen terme, l’objectif est de généraliser des techniques d’imagerie plus sensibles et plus précises, utilisables en milieu hospitalier.
Cette évolution serait déterminante pour les victimes : elle permettrait une meilleure détection des lésions invisibles sur les imageries actuelles, souvent responsables d’une sous-évaluation des préjudices des victimes cérébrolésées.
L’IRM à haut champs magnétique : un enjeu pour l’indemnisation des victimes cérébrolésées
En tant que cabinet d’avocats accompagnant les personnes ayant subi un dommage corporel, nous constatons trop souvent que celles atteintes d’un traumatisme crânien, souffrant de troubles cognitifs post-traumatiques, voient leurs séquelles contestées ou minimisées en raison de l’absence de preuve d’une lésion visible.
L’avènement de technologies comme celle de l’iRM Iseult, en ouvrant la voie à une imagerie cérébrale plus fine, constitue une avancée majeure pour leurs droits et pourrait, à terme, renforcer leur légitimité, améliorer la qualité de l’expertise médicale et ainsi favoriser une indemnisation plus juste.
[1] Le tesla est l'unité physique qui mesure l'intensité du champ magnétique. Plus cette unité est élevée, plus la résolution de l'image est grande.