L’ «American journal of traumatology» a publié au mois de septembre 2015 les résultats d’une nouvelle étude menée par le Centre médical de l’université de Georgetown à Washington DC confirmant l’efficacité d’un médicament appelé « telmisartan » qui permet de bloquer les effets d’un traumatisme crânien.
Cette étude révèle qu’un traumatisme crânien engendre une réponse inflammatoire du corps dans le sang et les organes, en particulier le foie, qui sécrète alors une protéine dont le taux est mille fois supérieur à la normale ; ce qui provoque une inflammation chronique, la mort des cellules nerveuses et une mauvaise irrigation du cerveau.
Une dose réduite de ce médicament (prescrit habituellement contre l’hypertension artérielle) permettrait de diminuer la production de cette protéine par le foie (la sérum amyloïde A) et de ce fait, l’inflammation.
D’après le professeur Sonia Villapol, neurologue et auteure de l’étude « cette étude a permis d’établir un lien entre les régions périphériques et le cerveau, en soulignant l’importance de réguler les dommages périphériques afin d’atténuer les lésions cérébrales ».
Même 6 heures après un traumatisme crânien, ce médicament a des effets bénéfiques en « réduisant l’inflammation, la mort neuronale, les saignements et le gonflement du cerveau ». Il « empêche les vaisseaux sanguins de se rétrécir, ce qui abaisse la pression artérielle et améliore la circulation sanguine ».
« La circulation sanguine dans le cerveau s’est améliorée 1 à 3 jours après l’administration du médicament et une amélioration cognitive a été observée un mois après».
Dans des recherches antérieures, un autre médicament contre l’hypertension, le «candésartan», a aussi révélé un effet bénéfique après avoir été administré plusieurs heures après un traumatisme crânien chez des souris. Et en 2012, une autre étude ouvrait la voie pour bloquer les effets du traumatisme crânien avec le «clazosentan».
A ce jour, il n’existe pas de traitement pour réduire les effets d’un traumatisme crânien, seuls des médicaments sont prescrits pour en soulager les symptômes ou de la rééducation est proposée. Cette étude ouvre la voie à des essais cliniques sur des patients afin de réduire la réponse inflammatoire périphérique: il s’agit d’un véritable espoir de limiter les conséquences des traumatismes crâniens.