A qui vont profiter les cyber-consultations?
L'arrêté du 17 avril 2015 relatif à la loi de financement de la sécurité sociale pour 2014 va permettre l'expérimentation de la télémédecine (pratiques médicales permises ou facilitées par les télécommunications) pour les patients souffrant de " plaies chroniques et/ou complexes" dans 9 régions pilotes. Le cahier des charges relatif à la mise en place de ce dispositif prévoit des prestations de téléconsultations qui seront effectuées en milieu médico-social ou dans une structure d'exercice coordonné au prix de 28 euros et effectuées soit par un médecin soit par un infirmier diplômé d'Etat.Il prévoit également des télé-expertises dans ces mêmes structures ou à domicile, réalisées par un médecin spécialisé au prix de 14 euros la consultation.Le tout sera supervisé par le médecin traitant. Un rapport devra être remis avant le 30 septembre 2016 afin que la Haute Autorité de Santé fasse une évaluation du dispositif en vue de sa généralisation éventuelle.Selon le cahier des charges, cette évaluation "n'a pas pour objectif d'évaluer l'efficacité de la pratique médicale avec télémédecine "par rapport à la "pratique médicale traditionnelle", son objectif est "d'apporter des connaissances sur l'impact des actes expérimentés en termes d'accès aux soins, de qualité de la prise en charge, d'organisation des soins et de coûts". L'objectif est d'abord de faciliter l'accès à l'offre de soins dans des délais raisonnables, réduire les déplacements du patient, pallier aux renoncements aux soins, améliorer l'organisation des soins donc proposer une médecine "plus personnalisée" et ensuite d'objectiver l'impact de la télémédecine sur les dépenses de l'assurance maladie. Pour autant le recours à la télémédecine pose des questions d'ordre pratique, éthique et financier. En effet, une étude britannique rendue publique le 7 mai 2013 a démontré que ce dispositif impliquait une augmentation des coûts (notamment le coût de l'intervention était plus élevé) et ne permettait pas non plus une meilleure qualité de vie des patients. Néanmoins, pour cette étude, les patients utilisaient différents équipements d'autosurveillance et de transmissions de données aux professionnels.
En résumé, la télémédecine est sensée profiter avant tout aux patients et à la Sécurité sociale.Les fabriquant d'outils de nouvelles technologies qui fourniront le matériel d'autosurveillance des patients ne seront pas en reste non plus si la généralisation de la télémédecine est décidée.
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